Repenser notre lien au vivant

Clément Davout (*1993) est à la fois peintre et musicien son travail a été montré récemment dans diverses institutions et galeries en Belgique, en France,
en Allemagne et au Luxembourg. Né à Flers et diplômé de l’Ecole Supérieure d’Arts et Médias de Caen/Cherbourg en 2017. Il vit et travaille actuellement en région parisienne. Clément Davout peint des ombres de plantes. Dans un court texte de présentation de son travail, il écrit qu'il pratique une peinture « à tendance figurative ».L'expression est remarquable, elle situe l'oeuvre dans un entre deux, une zone grise. L'ombre en effet n'est pas le motif lui-même mais déjà sa projection.Celles peintes par Clément Davout sont diffuses, évanescentes, mobiles, elles ne relèvent donc moins du dessin que de « la matière qui aspire à la forme » selon les mots d'Hubert Damisch au sujet du nuage. L'artiste, qui a supprimé le noir de sa palette, associe ces ombres à un fond peint dans les mêmes nuances de couleurs et dont les variations restituent une luminosité diaphane. On pourrait songer que Clément Davout peint la peinture.On pourrait inversement s'attarder sur le sujet de ces œuvres, le choix de cette nature domestiquée qui renvoie à l'environnement immédiat dans sa simplicité et sa banalité. Mais l'essentiel est peut davantage dans la tension que produit cette démarche avec l'image. Travaillant à l'aide de photographies, ces ombres projetées deviennent vibrations colorées de la matière picturale, elles sont ensuite inscrites comme un fragment dans une surface dont la couleur correspond, en peinture, à un nuancier obtenu en plaçant l'oeuvre sur Instagram. Dans ces aller et retour, il est bien question de ramener dans la peinture ce qui pourrait n'être qu'image avec le régime de diffusion qui la définit actuellement. On comprend alors à quel point cette pratique est inscrite dans l'aujourd'hui comme une forme de résistance discrète. Dans un monde qui revendique la transparence, où chacun s'en fait acteur par les réseaux sociaux et ou prévaut un rapport univoque aux choses, le choix de l'ombre ne peut qu'interpeller. C'est le choix du trouble et de l'incertain, du refoulé et de l’insaisissable.

Serge Ecker (*1982) est un artiste basé au Luxembourg. Son travail explore la production artisanale, les notions de mémoire et d’improvisation ainsi que la vanité liée aux nouvelles technologies. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions au Pavillon luxembourgeois d’architecture à la 15^ème Biennale internationale d’architecture de Venise, au Centre des Arts Pluriels (Ettelbruck), au Kunstmuseum Liechtenstein, au Kunstraum (Vienne), au Technopolis (Athènes), à l’Abbaye de Neumünster (Luxembourg), au Centre d’Art Dominique Lang et Néi Liicht (Dudelange) et au Casino Luxembourg. Ecker tente de trouver une résonance symbolique dans les détails les plus insignifiants, souvent laissés inaperçus. Il cherche à documenter et capturer le monde qui l’entoure. Entre formalisme et opacité des façades et des textures, son approche s’appuie sur la densité architecturale, reflétée dans son travail à travers un langage visuel, une composition et une démarche contemporains. Contrairement à la photographie documentaire classique, ses images refusent le “drame” et se détachent à la fois de leur sujet et de la présence du photographe. Le phénomène de l’étalement urbain génère des paysages transformés, utilisés, exploités puis abandonnés par leurs occupants, offrant ainsi un “terrain de jeu” dans ces zones transitoires, ces espaces interstitiels. Ecker navigue et traduit entre artisanat et improvisation dans le spectre des nouvelles technologies. Face à la dévalorisation du savoir-faire et du travail en général - par les délocalisations de production et la virtualisation - il tente de détrôner le mythe du numérique, de l’impression 3D et d’autres vanités technologiques contemporaines. Ecker se réapproprie le réel, le synthétise et en interroge l’authenticité, parfois avec une touche volontairement cynique. Que reste-t-il de l’objet capturé après son transfert multimédia du réel au virtuel, puis au réel ? Une émersion du cyberespace, le post-digital.

Léo Fourdrinier (*1992) vit et travaille à Toulon. Après une formation au Conservatoire d’Art Dramatique de Nîmes et des études de lettres, il est diplômé de l’École Supérieure d’Arts et Médias de Caen/Cherbourg en 2017.
Son travail a récemment été exposé en France et en Europe lors de la 16e Biennale d’art contemporain (Lyon, FR), au Centre d’Art Contemporain de Nîmes (FR), à la Galerie Les filles du calvaire (Paris, FR), à Un Été Au Havre (FR), aux Arts Éphémères (Marseille, FR), chez HATCH (Paris, FR), à la Fondation Fiminco (Romainville, FR), au Confort Moderne (Poitiers, FR), à l’Hôtel des Arts TPM (Toulon, FR), au Centre d’art contemporain de Châteauvert (FR), à l’EESAB (Quimper, FR), aux Bains-Douches (Alençon, FR), à la Triennale Gist (Zennevallei, BE), à la Vallée (Bruxelles, BE), à Art Au Centre (Liège, BE), chez Hestia (Belgrade, RS), à l’Institut Français (Madrid, ES), au Palazzo San Giuseppe (Polignano a Mare, IT), à la Spinnerei (Leipzig, DE) ,…
Léo Fourdrinier a été finaliste de la 9^e Bourse Révélations Émerige (2022), a remporté le Prix de la collection Marval à Art-o-rama, Marseille (2023), et a participé à plusieurs programmes de résidence : Le Confort Moderne (Poitiers, FR), Fugitif (Leipzig, DE), 40mcube/GENERATOR (Rennes, FR), Centre d’art contemporain de Châteauvert (FR). Également commissaire d’exposition, Léo Fourdrinier est artiste associé au lieu culturel Le Port Des Créateurs (Toulon, FR). Le travail de Léo Fourdrinier est représenté par la galerie Les filles du calvaire (Paris, FR).

Aline Forçain (*1988), artiste pluridisciplinaire née en France et vivant à Bruxelles, s'est formée en Europe à l’école des Beaux-Arts de Toulouse, à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et à la faculté des Beaux-Arts de l’Université Complutense à Madrid. Issue du milieu agricole, elle interroge notre rapport au monde par le prisme du paysage. Elle a participé à plusieurs expositions collectives en Europe ainsi qu'à des résidences artistiques, notamment en Belgique aux Kult XL Ateliers, à la Villa Empain-Fondation Boghossian, au Centre Culturel de Namur, au Masereel et plus récemment, en Norvège au Nordic Artist's Centre Dale et en Afrique du Sud avec la Fondation Saffca. En 2016, elle a réalisé une commande publique pour l’institution du Cercle Cité et en 2019, la galerie Nosbaum Reding Projects a organisé sa première exposition personnelle. Elle a également bénéficié de plusieurs bourses pour ses recherches en art et en 2022, elle a rejoint le collectif d'artistes du Level 5. Après avoir exposé récemment à Plagiarama et à Odradek, elle exposera prochainement au Pianofabriek à Bruxelles.