Expositions
Dans sa toute première exposition au Luxembourg, le célèbre cinéaste chinois Wang Bing met la mémoire en relation avec l'histoire, en retraçant des souvenirs personnels de la campagne antidroitière ou de la révolution culturelle en Chine au XXe siècle. Cette mémoire collective s'exprime à travers trois récits individuels et quatre films, sélectionnés en étroite collaboration avec l'artiste. L'exposition, en cohérence avec le modus operandi de Wang Bing, adopte une approche minimaliste en montrant des extraits concis de son œuvre sur écran mono, afin de permettre au public d'expérimenter et de se consacrer au contenu puissant, concentré et extensif de l'œuvre.
Dans l'Œuvre de Wang Bing, la mémoire s'exprime par le souvenir individuel d'un passé collectif, par des rencontres personnelles avec ses sujets. Lorsque des destins individuels évoquent le destin de millions de personnes, le personnel devient politique, l’individu devient sociétal.
Dans Mrs. Fang, Wang Bing transgresse les limites du cinéma en filmant les dix derniers jours de Fang Xiuying, une ancienne ouvrière agricole atteinte d’Alzheimer. Les yeux grands ouverts, incapable de parler, de manger, de bouger, de communiquer ou de poser des limites, la femme meurt dans la douleur, entourée de sa famille et de ses voisins qui boivent, mangent, jouent, sortent pêcher ou fumer, jusqu'à ce que l'événement de la mort provoque le silence.
Wang Xilin dévoile les marques extrêmement douloureuses que la révolution culturelle de Mao Zedong a laissées sur son corps, son esprit et son âme. Au cours de sa vie, il a retranscrit ses souvenirs de prison, de torture, de mort, de déshumanisation, d'agonie et de persécution dans ses symphonies, qui ont fait de lui l'un des plus importants compositeurs chinois modernes. Man in Black est une rencontre biographique en tête-à-tête avec le compositeur dénudé dans le cadre historique du Théâtre des Bouffes du Nord à Paris.
Dans Fengming, chronique d’une femme chinoise, les horreurs de l'histoire récente de la Chine sont révélées au public à travers l'histoire déchirante de la vie d'une dame âgée dans la République populaire de Chine, confessée dans un monologue de plus de trois heures. Elle parle de son engagement et de son espoir en tant que jeune journaliste communiste, de la campagne antidroitière, du silence, de l'humiliation, des pensées suicidaires, de la faim imminente, de la lutte contre la mort dans les camps de rééducation par le travail, surtout à Jiabiangou, où elle a perdu son mari.
En juillet 2005, Wang Bing s'est rendu dans le désert de Gobi, une caméra 35 mm à la main. Il marche d'un pas rapide à travers les champs qui étaient autrefois le tristement célèbre camp de rééducation antidroitier de Jiabiangou, où plusieurs milliers de déportés sont morts de faim. Il capture des Traces de vies humaines - des couettes, des couvertures, des os, des traces du travail, de la vie et de la mort des occupants, des vestiges d'un passé abandonné.
Depuis vingt ans, Wang Bing est un cinéaste indépendant et un chronologue de la Chine contemporaine, pris entre un passé douloureux et une image de l'avenir, documentant son histoire officieuse et cachée, filmant parfois pendant des centaines d'heures dans des lieux tels que des asiles psychiatriques ou des usines. Par son approche minimaliste, sa patience, sa concentration et son dévouement, il recherche la vérité et la proximité avec la vie réelle, qu'il retranscrit dans son Œuvre impressionnante et de longue durée.
Wang Bing est né à Xi'an, en Chine, en 1967. Il a étudié à l'Académie des beaux-arts Lu Xun, puis à l'Académie du film de Pékin (BFA). Il vit et travaille entre la France et la Chine.
Vernissage
Le jeudi 8 février à 18:00
Entrée libre et sans inscription
Visite guidée gratuite tous les samedis
10.02 à 15:00 (FR)
17.02 à 15:00 (EN)
24.02 à 15:00 (LU/DE)
02.03 à 15:00 (FR)
09.03 à 15:00 (EN)
16.03 à 15:00 (LU/DE)
23.03 à 15:00 (FR)
30.03 à 15:00 (EN)
06.04 à 15:00 (LU/DE)
Entrée libre et sans inscription
Visite curatoriale avec Anastasia Chaguidouline
13.04 à 15:00 (FR)
Entrée libre et sans inscription
Du 29 février au 10 mars 2024, la 14e édition du Luxembourg City Film Festival mettra en lumière le travail du cinéaste et artiste chinois Wang Bing. Une exposition de l’artiste à l’espace d’exposition Ratskeller, une master class, ainsi que la projection du film Jeunesse (Le printemps) co-produite par la société de production luxembourgeoise Les Films Fauves seront présentées. Le programme complet sera disponible en février sur le site www.luxfilmfest.lu.
En mars 2024, un focus sur l’œuvre de Wang Bing sera visible à la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg. Retrouvez les informations sur les séances ainsi que le programme complet sur le site Internet et les pages Facebook et Instagram de la Cinémathèque.
Programme cadre
Ateliers - workshops
Organisé par Cercle Cité en collaboration avec Kim El Ouardi
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