Small Stories by David Lynch

Quelque chose qui sorte de l'ordinaire

David Lynch, tout en étant un cinéaste de renom, s'est toujours considéré comme un peintre. Travaillant avec un large éventail de médias durant toute sa carrière, tels que le dessin, la peinture, la sculpture, la lithographie ou encore la musique et le design, son Œuvre artistique riche et incomparable est moins connue du public que son œuvre cinématographique.

La série de photographies Small Stories présente une partie de son Œuvre plus confidentielle, composée de cinquante-cinq clichés en noir et blanc. Ces petites histoires sont exposées au Ratskeller du Cercle Cité dans un décor de lumière vacillante, de son et de rideaux rouges qui immerge le visiteur et la visiteuse dans le monde fantastique de Lynch. Dans ces images en partie inquiétantes, peuplées de formes, de figures et de fantômes, avec des pièces hantées, des paysages oniriques, des espaces familiers et à la fois détournés, le public retrouve les motifs récurrents de l'univers artistique et cinématographique de David Lynch. 

Heads, un groupe de portraits faisant figure de série dans une série, place le public dans une situation de face-à-face, tantôt interagissant ou souriant de manière évocatrice, tantôt restant dans l’abstrait ou se faisant miroir des pensées et craintes de chacune et chacun. Plus loin dans l'exposition, des scènes d’intérieur et d’extérieur alternent, inversant les références à la vie intérieure et extérieure, jouant avec les notions de conscient et de subconscient.

Est-ce que ces « Memories of Childhood » sont des souvenirs d'enfance, d'un monde dans lequel « tout était parfait, paisible et bon [?] Cela le rendait un peu fou ». Des souvenirs qui, tout comme les images exposées, sont marqués par la lumière et l'obscurité de la banlieue des années 1950 ou de grandes villes effrayantes, d'une famille aimante ou de la violence derrière des portes fermées et inconnues. Ces images sont aussi des fantasmes, évoquant le « désir ardent de Lynch que se produise quelque chose qui sorte de l’ordinaire ». 

Dans des couleurs évoquant des cendres, ces histoires regardent derrière les coulisses du quotidien, niant le rêve américain, donnant à la photographie une qualité cinématographique.

Les photographies sont accompagnées de projections hebdomadaires des premiers courts métrages de David Lynch. Six Men Getting Sick, son tout premier film, tourné en 1967 après avoir vu un mouvement dans la peinture, semblable à un petit coup de vent, décrit le passage de la peinture et de la sculpture à l'image animée. Si cette œuvre révèle le potentiel multimédia développé ultérieurement dans l'Œuvre artistique pluridisciplinaire de Lynch, elle constitue également sa première initiation au médium cinématographique, alors qu'il étudiait à l'Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie.

Le film The Alphabet de 1968 met en vedette sa première femme Peggy Reavey et est basé sur un cauchemar nerveux de l'alphabet qu’avait fait sa nièce.

The Grandmother de 1970 a été tourné au troisième étage de sa maison, transformé en plateau de tournage. Le film, qui évoque les thèmes de la nature, fait allusion à la douleur irrépressible et la déliquescence cachées sous la surface. La famille et le foyer sont en outre thématisés dans l'intrigue qui raconte l'histoire d'un garçon qui, puni par ses parents, plante un arbre duquel émerge une grand-mère aimante.

En incluant ces toutes premières œuvres cinématographiques, l'exposition Small Stories by David Lynch, présentée dans le cadre du Luxembourg City Film Festival 2023, thématise l'initiation de Lynch au cinéma à une époque où il travaillait essentiellement comme artiste, tout en montrant sa pratique artistique alors qu'aujourd'hui, il est un cinéaste reconnu.

La force de David Lynch réside indéniablement dans son jeu avec l'ambiguïté et sa compréhension d'une dualité sous-jacente qui fait partie intégrante de la vie. Poussé par la curiosité et l'imagination, son travail artistique ainsi que ses films scrutent le quotidien, le commun, le laid, le caché, l'angoissant. Ils soulèvent le rideau pour révéler l'étrange et le magique, le bizarre et le lugubre ; et si ses œuvres témoignent d'une profonde connaissance de l'histoire de l'art, elles n'y font jamais directement référence. Lynch réussit à construire son propre récit et à nous inviter dans son monde onirique singulier.

Vernissage 

Le jeudi 9 février à 18:00

Entrée libre, sans inscription

Visite guidée gratuite tous les samedis 

11.02 à 15:00 (EN)
18.02 à 15:00 (LU/DE)
25.02 à 15:00 (FR)
04.03 à 15:00 (EN)
11.03 à 15:00 (LU/DE)
18.03 à 15:00 (FR)
25.03 à 15:00 (EN)
01.04 à 15:00 (LU/DE)
08.04 à 15:00 (FR)

Visites guidées gratuites par les commissaires 

Vendredi 10.02 à 12:30 (FR) avec le commissaire Alex Reding
Samedi 15.04 à 15:00 (EN) avec la commissaire Anastasia Chaguidouline

Entrée libre et sans inscription, dans la limite des places disponibles

Une rétrospective de l’oeuvre de David Lynch est également à voir à la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg en février et mars 2023. Retrouvez les informations sur les séances ainsi que le programme complet sur le site Internet etles pages Facebook et Instagram de la Cinémathèque.