Expositions
Le studio photo de la vie
« Je me suis laissé dire que Norbert Ketter m’avait débarrassé le cerveau d’un Grand-Duché en carte postale, pour me faire découvrir enfin l’espace luxembourgeois ». Cette citation de l’écrivain Jacques Gandebeuf, clôt un texte publié pour le catalogue de l’exposition Norbert Ketter, Photographies 1961 – 1981, au musée Villa Vauban de la Ville de Luxembourg. Elle fait référence aux paysages luxembourgeois de Ketter qui marquent son œuvre depuis ses débuts. De manière significative, Gandebeuf emploie le terme « espace », celui d’un pays, dont la topographie, sous l’objectif de Ketter, se construit de photographie en photographie, avec son nord, son sud, ses terres ondulées, « sages » seulement à première vue, de paysage en visage. Les portraits urbains de Norbert Ketter, depuis son premier recueil sur la ville d’Esch-sur-Alzette en 1970 jusqu’à la série emblématique Des Hommes et des images – Regards sur notre société multiculturelle en 1992, n’en sont que le prolongement naturel. Ils font partie intégrante de cet espace de vie que le photographe n’a cessé de scruter et de représenter tout au long de sa carrière d’un œil bienveillant.
Mais si le regard est tendre, la démarche artistique de Ketter n’en est que plus structurée. Rien, dans ses photographies, n’est laissé au hasard. L’espace et la lumière, tout est mis en scène. C’est à ce portraitiste humaniste et « faiseur d’images » que l’ASTI (Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés) voulait rendre hommage en proposant le sujet au Cercle Cité, à l’occasion du 40ème anniversaire de l’association.
Le paysage social luxembourgeois a changé cependant depuis le décès de Norbert Ketter en 1997. Aussi, les pratiques photographiques documentaires ont-elles évolué, vont plus loin. L’image mouvante et des témoignages sonores viennent compléter l’image fixe prise sur le vif, par le vécu des sujets. L’œuvre se co-construit lors de processus collaboratifs basés sur l’échange et l’interaction répétés permettant d’aller en profondeur.
Sophie Feyder, Luxembourgeoise aux racines péruviennes et basée à Bruxelles, s’inscrit dans cette démarche anthropologique contemporaine. Avec And They Lived Happily Ever After, l’artiste, auteure et chercheuse, explore avec ses travaux la mémoire et l’expérience subjective de la migration et de l’appartenance à l’époque actuelle. Elle donne une voix aux espoirs, aux déceptions et aux questions, produit ainsi des portraits complexes et émouvants d’humanité. À plusieurs décennies d’intervalle, les œuvres de Sophie Feyder et de Norbert Ketter se font ainsi écho, autour du sujet de l’humain, dans un espace que les deux artistes investissent pleinement, le studio photo de la vie.
Le projet de Sophie Feyder a été réalisé avec le soutien du Cercle Cité et de la Bourse CNA - Aide à la création et à la diffusion en photographie, Centre National de l'Audiovisuel (CNA), Luxembourg.
Vernissage le jeudi 28.04.2022 à partir de 18:00.
Sans régime CovidCheck, sous réserve de modification en fonction de l'évolution de la situation sanitaire.
Visite guidée gratuite tous les samedis à 15:00
30.04 (FR)
07.05 (EN) avec Françoise Poos et Sophie Feyder
14.05 (PT)
21.05 (LU/DE)
28.05 (FR)
04.06 (EN) avec Sophie Feyder
11.06 (PT)
18.06 (LU/DE) avec Françoise Poos
25.06 (FR)
(sans inscription)
Le port du masque est recommandé dans l'espace d'exposition.
Toutes les photographies de Norbert Ketter exposées au Cercle Cité font partie de la collection du Centre national de l'audiovisuel.
Programme cadre
Projection de film
Un portrait intime du premier luxembourgeois noir.
Organisé par Cercle Cité
Conférences
Le studio photo de la vie
Organisé par Cercle Cité
Ateliers - workshops
Organisé par Cercle Cité
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